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en route vers la troisième dimension

 

 

Toutes les techniques d'imagerie médicale sont fondées sur l'utilisation d'une image qui est une représentation sur un plan (ou en trois dimensions) d'un paramètre physique. Pour l'obtention d'un diagnostic, il faut que ce paramètre soit significatif (c'est-à-dire qu'il soit modifié par la présence d'une bactérie ou qu'il dépende du milieu) et d'une quelconque aide lors de son analyse, car il ne faut pas oublier qu'on ne voit jamais l'organe que l'on veut étudier mais plutôt la variation de ce paramètre dans un milieu particulier.

L'Imagerie à Résonance Magnétique est fondée sur la théorie physique de la Résonance Magnétique Nucléaire. En la résumant grossièrement, elle consiste en l'étude des propriétés "remarquables" de certains atomes vis-à-vis de leur spin (sorte de dipôle électrique) et de son comportement après une excitation magnétique. L'hydrogène H, le Sodium 23Na et le Phosphore 31P sont parmi ces atomes. Or ce sont ces éléments que l'on retrouve le plus souvent en biologie : la matière vivante est constituée à plus de 80% d'eau (dont la formule chimique est H2O).

Ainsi il est apparu évident d'étudier ce phénomène de relaxation de la molécule d'Hydrogène. L'on observe alors l'eau mobile des organismes. L'image de cette densité d'eau n'offre que peu de contraste ce qui est d'une utilité limitée !
Il est toutefois possible pour la première fois d'observer la moelle épinière jadis invisible. Mais il est beaucoup plus intéressant d'étudier la variation des temps de relaxation t1 et t2 de ces spins. La physique a en effet montré qu'ils dépendent de nombreux paramètres, ce qui permet alors grâce à leur valeur de caractériser le tissus examiné. Ces temps t1 et t2 sont "fonctions" de la structure chimique moléculaire, des flux sanguins...


 

Pour être plus parlant, voici un petit tableau de valeur des t1 et t2 :

  Valeur de t1 Valeur de t2
Muscle 550 50
Graisse 220 80
Plasma 1200 280



 

Ainsi leurs exploitations peuvent dans certains cas permettre de délimiter avec précision une tumeur cancéreuse car la variation de densités des tissus environnants modifient les valeurs des t1 et t2 et cette modification apparaîtra dans l'image. Toutefois, l'obtention de cette image est loin d'être évidente, car il faut mesurer t1 et t2 pour une unité de surface. Il faut donc sélectionner la coupe que l'on veut considérer puis l'élément dans cette coupe, puis mesurer la variation du signal émis par les molécules et en déduire les temps de relaxation.

L'IRM est l'une des meilleures méthodes d'imagerie utilisées aujourd'hui grâce à sa grande résolution (dépendant des algorithmes de traitement de l'image) et à son champs d'investigation important (de l'étude du coeur au cerveau en passant par celle des tendons et ligaments). De plus elle a l'extrême avantage d'être une méthode non invasive, c'est-à-dire que toutes les études menées aujourd'hui concluent que l'application de champs magnétiques importants sur le corps humain n'a pas d'effet destructeur ni traumatisant. L'examen apparaît donc indolore sauf pour les porteurs de pacemakers ou de prothèses métalliques car les champs magnétiques mis en jeu étant si puissants qu'ils modifieraient ces appareils...

Les contraintes sont surtout d'ordre financières (une dizaine de millions de francs à l'achat avec un prix de revient de 3000Frs par examen) mais aussi techniques : les appareils sont lourds (de 10 à 90 tonnes !), les champs magnétiques sont étendus à plusieurs mètres ce qui perturbe les appareils électroniques et enfin, les temps de traitement des images (surtout leur recomposition à partir des mesures) sont très dépendants des méthodes de calculs de recomposition de l'image : alors qu'au début des années 80 une image nécessitait pour le patient plusieurs minutes d'immobilisation, aujourd'hui, la technologie a permis d'obtenir des images en quasi temps réel ! On peut maintenant étudier le cycle cardiaque en IRM....

L'IRM a donc permis, grâce à la technologie développée et à l'acharnement de quelques scientifiques, de révolutionner l'imagerie en médecine et de sauver de nombreuses vies humaines, ce qui n'a pas de prix...

 

Les composants d'un imageur IRM

 


On peut décomposer un imageur IRM en cinq composants:

- L'aimant
- Les génératrices d'ondes radio
- Les récepteurs d'ondes
- Les bobines de gradient
- L'unité de traitement

On peut considérer que les interractions entre ces différents éléments sont les suivantes:

 



L'aimant

 

L'aimant principal est en fait dans la plupart des imageurs actuels un solénoide de 1.5 mètres de long et 0.5 mètres de diamètre. Cette bobine peut produire un champ magnétique de l'ordre de 2 Tesla, ce qui n'est pas négligeable pour un appareil de cette taille.
Dans la majorité des imageurs, le patient est couché à l'intérieur du solénoide, et le tunnel se déplace autour de lui.

De plus, le fonctionnement du dispositif nécessite un refroidissement des conducteurs qui est assuré par de l'azote ou de l'hélium liquide.


Les génératrices d'ondes radio

 

Le but de ce dispositif est de produire des impulsions à des fréquences radio pour agir sur les molécules de la coupe à examiner. Les ondes sont produites par des bobines que l'on déplace en fonction de la coupe à réaliser.
Pour produire les impulsions magnétiques requises pour faire les mesures, les bobinages sont parcourus par des trains d'impulsions électriques, ce qui produit un bruit caractéristique assez violent, et qui peut choquer le patient au premier abord.


Les récepteurs d'ondes

 

Une fois les ondes envoyées sur le patient, on doit faire la mesure des constantes de temps caractéristiques pour déduire le type de tissu que l'on a rencontré dans la coupe. Cela va se faire à l'aide de ces bobines de réception qui vont agir de façon inverse par rapport à celles d'excitation.
Elles prennent également en charge la conversion de données pour que l'unité de traitement puisse analyser les résultats obtenus.


Les bobines de gradient

 

Ces dispositifs intoduisent une inhomogénéité dans le champ magnétique, de façon à ce que l'on puisse savoir différencier deux points avec précision en fonction des valeurs des champs magnétiques en ces points.
En pratique, on trouve la plupart du temps 3 bobines qui jouent ce rôle dans les imageurs IRM. Chaque bobine sert à caractériser une direction de l'espace, ce qui permet d'accéder à des informations en 3 dimensions.
Les bobines de gradient sont de taille beaucoup plus modeste que celle qui crée le champ principal, et on utilise souvent des bobines de Helmoltz.


L'unité de traitement

 

On regoupe sous le terme général d'unité de traitement toute la partie informatique de l'imageur. Le premier rôle est bien sûr de piloter les positions mécaniques ainsi que les courants dans les différents bobinages.
La seconde tâche est le traitement des données brutes reçues du dispositif de récéption. Il faut d'abord reconstruire une image de chaque coupe en distinguant, pour chaque point, les cordonnées dans la coupe (x,y) et les valeur de t1 et t2 qui vont permettre de reconnaître le type de tissu rencontré, et donc la couleur à utiliser pour la coupe. Ce procédé s'appelle la reconstruction tomographique.
Cela demande une puissance de calcul très importante, et on y dédie souvent une station de calcul à plein temps.
Cette unité de traitement est à l'heure actuelle l'objet de beaucoup de recherches, car il faut aujourd'hui plusieurs minutes pour obtenir les clichés IRM d'un patient, et ceci est du aux temps de calculs.


 

 

 

   

 

 

synthése

 

1)            Définition

 

L'IRM ou Imagerie par Résonance Magnétique Nucléaire est une technique non invasive basée sur le principe de la résonance des atomes de certaines molécules sous l'action de certaines ondes de radiofréquences.

 

 

2)            Utilité

 

Les indications de l'IRM sont multiples et ne cessent de se développer, citons l'exploration :

-         du système nerveux central (cerveau, moelle épinière)

-         du rachis (recherche d'une hernie discale)

-         de la plupart des articulations ; épaules, coudes, poignets, hanches, genoux, chevilles (pathologies ostéo-articulaires)

-         tumeur des voies urinaires, des reins, des ovaires, de l'utérus, de la prostate, du sein (pathologies génito-urinaires)

-         du foie, du pancréas, des voies biliaires (pathologies digestives)

-         des artères (étude des vaisseaux du cou, du cerveau, des membres, de l'abdomen, du thorax)

-         du médiastin (pathologies thoraciques)

 

 

3)            Fonctionnement

 

L'appareil est constitué d'un tunnel formé d'un aimant très puissant entourant le lit d'examen. Des antennes spécifiques y sont connectées. Certaines émettent une onde radiofréquence qui excite ou stimule les noyaux d'hydrogène contenus dans l'eau composant nos cellules.

Après arrêt de la stimulation, les atomes d'hydrogène restituent cette énergie qui se dissipe dans différents plans de l'espace sous l'action du champ magnétique de l'aimant. L'énergie est alors captée par d'autres antennes (réceptives), puis analysée par un puissant ordinateur qui construit alors une véritable carte énergétique de la partie du corps étudiée.

Suivant la composante en eau des tissus analysés, leurs vascularisations et leurs pathologies éventuelles, les images seront différentes et l'ordinateur réalise des images en noir et blanc d'une très grande sensibilité et très précieuses pour le diagnostic.

 

 

4)            Inconvénients

 

L'inconvénient majeur réside dans le fait que le patient doit respecter une stricte immobilité pendant toute la durée de l'examen. Il existe certaines contre-indications : les valves cardiaques artificielles métalliques, les stimulateurs cardiaques, certains clips cérébraux ou certaines prothèses.

 

   

exemples d'IRM

 

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